Des gadgets qui nous rendent plus vulnérables aux cyberattaques

« Beaucoup de gens ne savent pas que certains appareils malveillants constituent en réalité une menace en raison de la romantisation que ces appareils ont gagnée dans les films et les séries. Il faut démystifier cette idée selon laquelle « cela n'arrive que dans les films », puisque ces appareils sont en réalité très accessibles », explique Daniel Cunha, chercheur en sécurité informatique à ESET Latin America.

L’un des éléments les plus dangereux en ce sens est le « Rubber Ducky » et son évolution, le « Bash Bunny ». À première vue, ces appareils ressemblent à des clés USB classiques, mais leur fonctionnement va bien plus loin.

Le « Rubber Ducky » est capable d'émuler un clavier humain pour exécuter des actions sur le système, tandis que le « Bash Bunny » va encore plus loin en chargeant plusieurs attaques préalablement configurées et en exfiltrant des données.

Ces appareils, initialement conçus pour aider les professionnels de la sécurité à effectuer des tests d'intrusion, peuvent être utilisés de manière malveillante pour installer des logiciels malveillants, créer des utilisateurs, activer la persistance des services et collecter des informations sensibles.

Un autre gadget qui suscite des inquiétudes est le « câble O.MG ». À première vue, ce câble de chargement pour smartphone n’éveille aucun soupçon, ce qui en fait un outil idéal pour mener des attaques sans sonner l’alarme.

Cependant, ce câble a la capacité de fonctionner comme un enregistreur de frappe et d'exécuter du code malveillant, en plus d'être contrôlé à distance via une page Web . Cela signifie qu’un attaquant pourrait prendre le contrôle de l’appareil connecté et effectuer des actions malveillantes sans que l’utilisateur s’en rende compte.

Le « Flipper Zero » est un autre élément qui a retenu l'attention de la communauté de la sécurité. Contenant plusieurs outils en un, cet appareil peut s'interfacer avec différents types de communication sans fil et se connecter via USB.

Même si son objectif initial était de permettre le développement et l'amélioration de ressources pour les environnements technologiques, sa polyvalence le rend également susceptible d'être utilisé à des fins malveillantes. Avec ce gadget, un attaquant pourrait accéder à des endroits restreints, contrôler des appareils à distance et cloner des porte-clés de proximité, entre autres actions.

Enfin, un autre artefact à prendre en compte sont les cartes réseau Wi-Fi, en particulier les cartes Alpha, car elles sont sur le marché depuis longtemps et sont largement utilisées pour les tests d'intrusion sur les réseaux Wi-Fi.

Dans le cas de ce gadget, ce qui est vraiment intéressant est le chipset dont il dispose, car il permet de modifier son fonctionnement. Cette modification peut avoir des utilisations positives telles que l'identification d'interactions malveillantes. Mais il peut aussi se trouver du côté opposé et être utilisé pour surveiller l’authentification et voler des mots de passe.

L’utilisation massive de ces éléments représente un défi croissant pour la cybersécurité. La mise en œuvre d'appareils inconnus dans des environnements d'entreprise peut entraîner des difficultés lors de l'application des concepts de protection, car les risques auxquels nous sommes exposés ne sont souvent pas dimensionnés.

Il est essentiel de démystifier l’idée selon laquelle les cyberattaques sont réservées à la fiction ou qu’elles ne touchent que des personnes distantes ; nous devons plutôt prendre des mesures proactives pour protéger notre vie privée et notre sécurité dans un monde de plus en plus numérique.